Plus c'est gros, plus ça marche. C'est ce qu'a dû se dire Jacques Labeyrie en décrochant le poste de directeur de l'Ecole centrale de Lyon, en mars 2005. Parce qu'il trouvait sans doute son diplôme d'une école normale d'instituteurs un peu long à décliner, il a prétendu être «normalien».
Et, pour faire bonne mesure, a ajouté sur son CV une agrégation de mathématiques, qu'il n'avait jamais passée. Le conseil d'administration de l'école n'a découvert le pot aux roses qu'au bout de dix mois. Toute la presse locale s'est alors emparée de l'affaire et l'imposteur a finalement démissionné, officiellement "pour convenances personnelles".
Ce cas n'est pas isolé. Simple retouche cosmétique ou franche malhonnêteté, le bidonnage de CV est une pratique courante en France. Selon une enquête nationale réalisée en 2001 par le cabinet français Florian Mantione Institut, 75% des demandeurs d'emploi exagèrent les responsabilités qu'ils ont exercé, 56% masquent leurs périodes d'inactivité en allongeant la durée de leurs missions et 36% mentent carrément sur leurs diplômes. Rien d'étonnant : toujours selon cette étude, seulement un employeur sur deux vérifie les informations communiquées par les candidats. On est loin des pratiques en vigueur outre-Atlantique, où le «background check» (vérification de cursus) est la règle dans 80% des cas.
Cette précaution relève pourtant du simple bon sens, car les performances, la réputation et la sécurité de l'entreprise sont en jeu. Pour éviter les mauvaises surprises, menez votre petite enquête avant chaque recrutement important. Sans oublier d'en avertir les candidats au préalable, comme l'impose le Code du travail.Libellés : Bidonnage, Charlatanismes, Charlatans, CV, Fabrice-Retailleau, Imposteurs, Jacques-Labeyrie, Malcolm-Saint-Juste, Recrutement, Retailleau-Fabrice |